Casting :
~ Bi Rain - Ji Woo
~ Lee Na Young - Jini
~ Daniel Henney - Kai
~ Lee Jung Jin - Detective Do Soo
~ Sung Dong Il - Nakamura Hwang
Résumé : (nautiljon)
(à venir)
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"Desire creates a future, but greed kills it"
J’avais au départ prévu de ne pas écrire mon avis sur Fugitive : Plan B, non seulement par manque de temps, mais aussi faute d’inspiration. Et puis j’ai toujours du mal à commenter les dramas qui m’ont vraiment plu, pour la simple et bonne raison que j’ai plus ou moins peur de ne pas leur rendre justice comme je le devrais. Mais après réflexion, je ne peux tout de même pas laisser Fugitive passer à la trappe.
Un drama qui détonne, c’est le moins qu’on puisse dire, et se classe à part dans l’univers des séries asiatiques, dans la lignée de ceux qui, sans forcément briser les codes, savent au moins se les approprier et trouver le moyen de nous convaincre. Fugitive a su plus ou moins trouvé son public chez les coréens. Même si les taux d’audience ne sont pas faramineux, les 5 premiers épisodes ont quand même connu un bon démarrage avec plus de 16% chacun. Un drama qui pousse à la curiosité je dirai, sans pour autant être un véritable OVNI télévisuel. Mais une fois la curiosité passée, encore faut-il qu’il sache trouver ses fidèles parmi les spectateurs, et c’est là qu’il aura eu un peu plus de mal.
The runaway est un bon petit cocktail détonnant dont le point faible est peut-être de vouloir être un peu tout à la fois : drôle, parodique, dynamique, explosif, surréaliste, avec un zeste de romantisme édulcoré, parfois larmoyant le temps de scènes plus sérieuses, et le tout en tentant de développer une intrigue suffisamment crédible et acceptable, et même - pourquoi pas - intéressante. The runaway cherche donc à être sur tous les fronts sans forcément aller au fond de chaque idée et manque souvent d’un certain aboutissement. Cependant, je pense que les scénaristes se sont assez efforcés de maintenir un équilibre relatif entre chaque ingrédient pour éviter une certaine monotonie dans tout cet enchaînement de péripéties. Nous ne sommes ni dans une série d’action, ni dans un drame familial ou une totale parodie, mais dans une sorte de mélange de tout cela. Et comme on dit, les mélanges font de beaux enfants. Même si le drama ne joue pas ses cartes à fond, il s’efforce de les utiliser toutes et à bon escient pour nous livrer un divertissement sortant des sentiers battus.
Ce qui m’a séduite et fait, d’après moi, le charme de ce drama c’est cette façon de ne jamais totalement se prendre au sérieux. On oscille entre véritable enquête policière et autodérision, entre le surréalisme de la quasi-totalité des scènes de combat et la cohérence des grandes lignes de l’histoire. Le personnage de Ji Woo (Bi Rain) est le parfait reflet de cette ambivalence : on ne sait pas vraiment avec quel regard l’approcher, pitre un instant, homme meurtri la seconde d’après, véritable bouffon ou remarquablement intelligent, obsédé puis amant transit dans l’épisode qui suit, il est dure à suivre, dure à cerner, bref, il est dans la parfaite continuité – ou discontinuité en l’occurrence – du drama. L'alternance entre sur jeu et sérieux de Bi Rain donne tout de suite la couleur, et font de son personnage un homme aussi irréaliste qu'attachant. Ces passages sans transition d’un extrême à l’autre tout au long des 20 épisodes en rebuteront plus d’un, et je pense que c’est la raison principale pour laquelle Runaway n’a pas su trouver un accueil plus favorable et reste dans la moyenne. Il est surprenant dans le sens où le spectateur lui-même doit être ambivalent pour l’apprécier à sa juste valeur : ne pas prendre le drama au pied de la lettre et se réjouir du côté parodique, tout en en prenant au sérieux une histoire et une enquête qui ne se limitent pas à une simple amourette lambda. En cela, je pense que Runaway est un pari osé. Un pari qui a su me séduire dans la mesure où je me suis complètement prise au jeu.
Pour donner la réplique à l'excentrique Ji Woo, on retrouve Lee Na Young dans le rôle de Jini, personnage qui apparaît d'abord comme froid et manipulateur, mais dont la personnalité s'esquisse plus finement au fil des épisodes. Son côté plus terre à terre, distante voir même carrément indifférente contrairement à Ji Woo apporte un dynamisme à leurs "confrontations" que j'ai beaucoup apprécié. Même si elle n'est pas le personnage attachant par définition, beaucoup trop secrète et renfermée, j'ai aimé suivre son évolution et guetter ces rares instants où elle baisse sa garde et nous montre qu'elle est plus sensible qu'il n'y paraît. Lee Na young est très convaincante dans son rôle, et je compte m'attaquer à sa filmographie (à commencer par Ireland). A l'affiche, on retrouve aussi un certain Daniel Henney que je découvre dans ce rôle de Kay. Qu'en dire ? Ses petites altercations avec Ji Woo m'ont d'abord amusées, son petit côté jaloux, amoureux tout mignon tout doux et un peu maladroix m'a faite sourire. Et puis, son calme et sa sérénité sont toujours les bienvenus. Un homme, un vrai, toujours maître de la situation.
Côté réalisation, Runaway : Plan B s’inscrit dans la liste des dramas qui valent le coup, ne serait-ce que pour l’esthétique, notamment avec des jeux de lumière que j’ai beaucoup apprécié personnellement. Les décors sont diversifiés, et on retrouve là encore cette envie récurrente de mélanger tous les styles : du kitsch, du ultra moderne, de l’ordinaire … Le parcours n’est pourtant pas sans faute, et les scènes de courses poursuite et autres bagarres me sont souvent restées en travers de la gorge. Elles étaient largement trop nombreuses dans la première moitié du drama (chaque épisode doit facilement compter une dizaine de minutes de courses poursuite à travers différentes villes d’Asie), toujours inutiles, lassantes et répétitives. On aurait facilement pu se passer de la plupart d’entre elles sans s’en porter plus mal.
En bref, un drama spécial qui ne ravira pas tout le monde, en laissera beaucoup perplexes, et dont les personnages ne sont pas forcément des plus attachants. Mais Runaway c'est surtout un drama qui dénote, et parfois, c'est là tout ce que l'on demande.